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Challenge: Renaissance printanière
Il y a dans certains matins de printemps une forme de clairvoyance. Un vertige. Comme si la lumière elle-même, libérée des brumes d’hiver, se mettait à vouloir pénétrer les choses, les peaux, les pensées, les silences.

Elle se tenait là, debout devant la fenêtre ouverte, nue comme un secret trop longtemps tu. Le soleil venait caresser son dos, dévaler la courbe de ses hanches, réveiller les creux encore tièdes de la nuit. Dans l'air, une odeur d’aubépine, de terre humide, de recommencement.

Il l'observait, allongé dans les draps en désordre, son regard dérivant lentement sur son corps comme une langue silencieuse. Elle ne se retournait pas. Elle savait. Elle sentait. Chaque rayon sur sa peau devenait promesse d’un contact plus dense, d’une chaleur plus charnelle.

Elle s’approcha du lit sans dire un mot. Ses gestes avaient la lenteur majestueuse des choses pleinement conscientes d’elles-mêmes. Elle s’agenouilla sur lui comme on entre en territoire sacré, et son bassin vint effleurer le sien sans s’y poser tout à fait. Elle jouait avec l’impatience, tendait le fil de la tension comme un arc.

— Tu sens ? lui souffla-t-elle à l’oreille.
— Quoi ?

Et alors, il la sentit, non pas simplement sur lui, mais autour de lui, en lui, comme si elle réécrivait la carte de son corps à l’encre brûlante de ses gestes. Elle le prenait, oui, mais pas pour se satisfaire mais pour se réveiller. Pour le faire naître à nouveau.

Ils s’unirent sans brutalité, mais avec une intensité presque indécente de lucidité. Chaque mouvement était une affirmation, un poème muet écrit à même la chair. Le plaisir montait comme une certitude, celle que tout recommence ici, maintenant, à l’intérieur d’eux, la vie, le désir, l'excitation tenace de vouloir vivre autrement.

Quand leurs corps se relâchèrent enfin, leurs peaux moites mêlées comme deux terres fécondées, elle se coucha contre lui et murmura, comme à elle-même :

Le désir n’est pas un feu de paille ; c’est un langage, une métaphore, une exploration infinie de ce qui ne se dit pas. À chaque caresse, il y a une idée, à chaque effleurement, une théorisation du plaisir. C’est dans la chaleur du toucher qu’on se découvre, qu’on se comprend mieux que dans les mots eux-mêmes. La peau devient le livre où l’on écrit, où l’on lit, où l’on explore des chapitres inédits.

Et dehors, dans le frémissement des feuilles, dans la plénitude qui reignat par le son des cloches matinales, c'était le monde qui venait lui donner raison.

Challenge: Éveil des sens
Je garde mes fleurs de printemps poche de mon pétale intime, qui lui résiste à toutes les saisons.

Avec le retour des chaleurs, je sens l'envie de la nudité monter en flèche.

Que pensez-vous de cela ?